L’intégration professionnelle des maghrébins : l’espoir a fait place à la déception
L’intégration professionnelle des maghrébins
L’espoir a fait place à la déception
Plus de quatre années se sont écoulées depuis le premier et le seul colloque sur l’intégration des maghrébins dans la société québécoise (CIM).
Le colloque a été organisé par le Centre Culturel Algérien (CCA) en collaboration avec la table du Maghreb du Ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles (MICC) regroupant plusieurs intervenants de la communauté maghrébine.
Dans un contexte économique assez favorable en général mais néanmoins très peu ouvert à l’intégration des nouveaux immigrants maghrébins bien avant les statistiques canadiennes de 2006, l’initiative avait le mérite de mettre le doigt sur le « bobo » de la communauté maghrébine.
Deux jours durant, les spécialistes se sont succédés à la tribune et ont animé des ateliers sur différents thèmes touchant l’intégration des maghrébins au Québec. Le colloque a même été rehaussé par la présence de la ministre de l’immigration de l’époque, Lise Thériault qui avait dans son intervention de clôture, pris l’engagement de porter une attention particulière aux recommandations du colloque (consulter le document des recommandations du colloque soumis au ministère).
À l’issue de ce colloque les participants ont tous « pesé sur le piton d’alarme » et les recommandations dégagées, notamment celles adressées au gouvernement (MICC), abondaient toutes dans le sens de la prise en charge des obstacles qui se dressent devant l’intégration socioprofessionnelle des immigrants maghrébins.
D’ailleurs, la crise économique actuelle dont certains en parlent au passé n’en finit pas d’accentuer les difficultés d’intégration des maghrébins. Le sondage mené récemment sur notre site où une majorité de répondants affirment qu’ils sont davantage touchés par la crise, met en évidence cet état de fait. Les immigrants maghrébins se retrouvent ainsi doublement défavorisés par la crise et par un certain « laissez aller » qui ne dit pas son nom de la part des tutelles de l’immigration.
Le colloque a notamment recommandé de promouvoir l’image positive des immigrants maghrébins, d’organiser des formations de mise à niveau et de création d’entreprises, de rehausser la limite d’âge pour permettre à plus d’immigrants de bénéficier de certains programmes du MICC ou du ministère de l’emploi, pour ne citer que celles-ci.
Plus de quatre longues années plus tard les immigrants maghrébins ne sont pas mieux visibles auprès des entreprises ou de la fonction publique.
Plus de quatre longues années plus tard les immigrants maghrébins ne bénéficient pour la plupart d’aucun programme de mise à niveau.
Plus de quatre longues années plus tard les immigrants maghrébins pour la plupart dépassant la trentaine ne sont toujours pas admis à certains programmes d’intégration.
Plus de quatre longues années plus tard combien de ces nombreuses recommandations ont fait l’objet d’une quelconque action du gouvernement ?
Plus de quatre longues années plus tard, force est de constater que celles-ci sont restées lettres mortes. Pire encore, l’instance qu’on appelle ou du moins qu’on appelait « Table du Maghreb » et qui servait de relais avec les organismes et les intervenants de la communauté maghrébine est désormais inscrite au « club de Ex ».
L’espoir suscité par ce premier colloque du genre a certainement fait place quatre ans plus tard, à beaucoup de regrets et un zeste d’amertume.
La rédaction