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Épuisement professionnel


L’épuisement professionnel


Qu’est-ce que l’épuisement professionnel?

L’épuisement professionnel ou « burnout » est l’aboutissement d’un très haut niveau de stress relié au travail maintenu trop longtemps. Il se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental, une attitude cynique et détachée envers son travail et une diminution importante du sentiment d’accomplissement personnel.

De récentes études indiquent que l’épuisement professionnel touche 20 % de la population active. C’est donc loin d’être un problème isolé. Soyez attentifs à vous et à votre entourage et souvenez-vous qu’une intervention précoce permet de limiter les dommages et de s’en remettre plus rapidement.

Les causes de l’épuisement professionnel

Les facteurs individuels expliqueraient 40 % des causes de l’épuisement professionnel, tandis que les facteurs organisationnels en expliqueraient 60 %.

Ainsi, parmi les facteurs individuels on retrouve : le perfectionnisme dysfonctionnel, l’introversion, la faible estime de soi, la rigidité cognitive, une instabilité émotionnelle élevée et l’attribution de ce qui nous arrive à des causes externes.

En ce qui concerne les facteurs organisationnels, c’est le déséquilibre entre les demandes faites à l’individu et les ressources dont il dispose dans l’organisation qui détermine les risques. Plus il y a de demandes par rapport aux ressources, plus les employés sont à risque de développer un syndrome d’épuisement professionnel. Du côté des ressources, nous retrouvons : le contrôle sur son travail, les récompenses (financières, sociales ou institutionnelles), le soutien social et la justice et l’équité dans le traitement des employés et des équipes de travail. Pour les demandes, on retrouve essentiellement la charge de travail quantitative ou qualitative, ainsi que le manque de congruence entre les valeurs de l’individu et celles de l’organisation.

Les symptômes de l’épuisement professionnel

Les symptômes de l’épuisement professionnel sont de trois ordres : physique, émotionnel et mental.

  1. Symptômes physiques :  Fatigue généralisée,  troubles, digestifs, affaiblissement, nausées, maux de tête, maux de dos, tensions musculaires, problèmes de peau, rhumes persistants et fréquents.
  2. Symptômes émotionnels : Sentiment d’impuissance, perte de confiance en soi, perte d’intérêt pour le travail et pour la vie, sensation d’être pris au piège, excès de larmes, attitude négative envers soi : sentiment d’incompétence, d’incapacité et d’infériorité, attitude négative envers les autres : irritabilité, cynisme et impatience, désespoir.
  3. Symptômes mentaux : Pertes de mémoire, diminution de la vigilance, difficultés de jugement, indécision, incapacité d’exécuter des opérations simples, comme le calcul mental par exemple.

Quelques symptômes suffisent comme signaux d’alarme. Les premiers signes consistent généralement en une perte d’énergie et un sentiment d’abattement, suivis par l’ennui, la désillusion et le cynisme, ou même l’agressivité envers les proches et les collègues de travail. Certains troubles physiques persistants, comme un rhume ou un mal de dos, peuvent également constituer des signaux d’alarme. Il est alors temps pour vous de demander de l’aide d’un professionnel de la santé ou d’un psychologue, de réévaluer vos priorités personnelles et professionnelles et d’agir en conséquence.

Les phases de l’épuisement professionnel

L’épuisement professionnel est un processus de désillusion qui se déroule en quatre phases. Il est cependant très difficile de définir clairement le passage d’une phase à l’autre.  

  1. Phase 1 –  L’enthousiasme idéaliste : Énergie débordante, forte ambition et désir de s’affirmer, attentes et objectifs très élevés ou irréalistes, surinvestissement au travail qui va jusqu’à l’oubli de soi, dépense d’énergie excessive et inefficace.
  2. Phase 2 – La stagnation : Perte ou absence de motivation, indifférence et désintéressement, absence de perspectives et sentiment que sa carrière est dans une impasse, réactions émotionnelles et psychosomatiques, le travail n’apporte plus de compensation pour les besoins personnels insatisfaits : avoir un salaire décent, être reconnu pour son travail, avoir des relations familiales et sociales satisfaisantes et avoir suffisamment de temps libre pour en profiter.
  3. Phase 3 – La frustration :  Fatigue, déception, sentiments négatifs à l’égard des collègues et de la clientèle, distanciation avec les collègues et les clients, rejet de la faute sur les autres en cas de problème, cynisme, irritabilité et impatience, consommation accrue d’alcool, de drogue et/ou de médicaments sans prescription médicale, troubles physiques tels que maux de tête et douleurs d’estomac, pertes de mémoire et difficultés de concentration, anxiété, troubles du sommeil.  
  4. Phase 4 – L’apathie : Vide intérieur et fort sentiment de découragement, perte de tout intérêt envers le travail et son entourage, très faible estime de soi et sentiment de culpabilité, tendance à travailler le moins possible tout en conservant son emploi, très forte préoccupation envers la sécurité d’emploi, dépression, agressivité

Que faire face à l’épuisement professionnel? Quand on est soi-même en danger

Il est impératif de parler et de demander de l’aide. Parlez-en à votre famille, à vos amis, à vos collègues ou à votre supérieur. Allez consulter un professionnel de la santé ou de la relation d’aide. Plus vite vous acceptez d’aller chercher et de recevoir de l’aide, moins vous risquez de dommages. N’oubliez surtout pas que plus le temps passe, plus il est difficile de s’ouvrir à demander et à recevoir de l’aide. Dans le même temps, vous pouvez vous initier à des stratégies et des techniques de gestion de stress plus bénéfiques que celles que vous utilisez.

Ne vous étonnez pas si votre médecin ne pose pas un diagnostic d’épuisement professionnel mais plutôt un trouble de l’adaptation, c’est parce que le syndrome d’épuisement professionnel ne fait pas encore partie des pathologies officiellement répertoriées par l’American Psychiatric Association.

Quand un ou une collègue est en danger

Tout d’abord, il est important d’établir ou de maintenir une relation de confiance et une meilleure intimité. Ensuite, selon son état, on peut aider la personne de plusieurs façons : en lui permettant de se changer les idées, en lui rappelant ses succès et ce qu’on apprécie chez elle, en diminuant sa charge de travail si cela est en notre pouvoir, en l’amenant à prendre conscience de son état et en l’aidant à aller demander de l’aide à une ou un professionnel.

Source de l’article : Université de Sherbrooke (www.usherbrooke.ca) :Épuisement professionnel


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