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L’alternance à l’épreuve du discernement : Partie III (Fin)


L’alternance à l’épreuve du discernement Partie III (Fin)

Mohamed Dadi (*)


Le centre qui cache la forêt

La vie démocratique des groupes sociaux ne saurait être régie par les caprices des amateurs de la distraction par la réflexion… vague et sans engagement. Elle est régie par l’intérêt de ces groupes et par la capitalisation de chaque parcelle de réussite acquise sur le terrain de la compétition loyale entre les groupes.

Au centre nous n’achetons les concepts que par la valeur qu’ils ajoutent à nos objectifs et à ceux de la communauté. Nous ne faisons pas de magasinage de concepts juste pour être à la mode et pour nous démarquer de nos cauchemars d’hier. Nous nous méfions des buffets de concepts. Nous croyons que le travail communautaire possède des spécificités qui le différencient des entreprises commerciales et des États.

Notre principale ressource est nos bénévoles et le groupe cohérent qu’ils forment. Les premières années d’existence du centre furent consacrées à la construction de ce groupe. Je peux vous dire que ça valait la peine d’y investir. Après dix années de labeur, nous sommes rendus à l’étape du retour sur investissement. Nous pensons que ce n’est ni le moment, ni l’opportunité de jouer à « Tournez-manège », on ne change pas une équipe qui gagne, juste pour voir ce que ça fait…

Certains de nos compagnons de route ont décidé de mettre fin à leur collaboration avec le centre. Nous respectons leurs choix. C’est la nature du travail bénévole. Nous sommes fiers de continuer  d’avoir des relations cordiales avec eux. Nous sommes encore plus fiers de les voir réussir dans leurs nouveaux projets et pouvoir compter sur leur expertise lors de nos projets communs. Certes, il n’y a pas eu de scandale dans le Paris-Match local. Ça prouve au moins le degré de maturité de nos acteurs communautaires et leur dévouement à la cause commune.

D’autres compagnons nous ont rejoints en cours de route. Nous sommes heureux de pouvoir apprendre en les côtoyant et de pouvoir compter sur leur regard nouveau. Les anciens et les nouveaux travaillent sans le privilège de l’ancienneté. Nous fonctionnons par comités et par projets. La direction de chaque projet revient à celui qui manifeste de l’intérêt et de la motivation pour le projet. Le droit à l’erreur est garanti. Pas par une loi ou un règlement, mais par l’intelligence sociale du groupe et de la clientèle.

La fonction de président est occupée par un des membres en règle du centre. Le président est élu. Nous avons renouvelé notre confiance au président actuel à deux reprises. La fonction de présidence ne donne aucun avantage ou pouvoir particulier. Il n’a aucun droit de véto lors de la soumission de nos résolutions au vote. Une seule prérogative le différencie du reste des membres du CA, il est le porte-voix du groupe. Pouvoir qu’il délègue la plupart du temps. Il est aussi sur le plan légal et moral responsable du centre. Ce qui n’est pas un avantage, vous en convenez. Le président du CCA est bien connu dans le milieu communautaire, Google le décrirait mieux que je ne le ferai. Les acteurs du milieu communautaire aussi.

Au centre, la présidence ne nous donne pas de crises d’urticaire. Nous ne nous prenons pas pour un État.  Personne au CA n’en veut – de la présidence -, même pas le président lui-même. Pour être candidat à la présidence, il faut œuvrer au centre pendant deux ans avec assiduité. Trois heures par semaine suffisent. Après ça, c’est le verdict des urnes qui départagera les prétendants. Il est normal et cohérent de ne pas laisser le bébé qu’on a couvé au premier venu. Dieu merci, ici et maintenant, nous sommes loin de l’époque et du lieu où un illuminé pourrait prétendre vouloir corriger la marche au moment de la cueillette. Je vous rassure, rien de ça n’arrivera.

D’une manière générale, le tissu associatif algérien au Québec fait face aux mêmes défis : le manque de bénévoles, le manque de ressources, la non-longévité de nos organisations, le manque de spécialisation, la visibilité de la communauté dans la sphère publique… Voilà des pistes non négligeables pour ceux qui veulent s’impliquer sur le terrain. Nous fournirons les recettes et le support nécessaires, parole de bénévole.  Votre succès sera le nôtre et celui de nos enfants.

fin


(*) Mohamed Dadi est membre et bénévole du CCA. Il est responsable de CCA-Professionnel qui s’occupe de l’aide à la recherche d’emplo.


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