L’ADQ ET LE VOTE ETHNIQUE DES QUÉBÉCOIS
L’ADQ ET LE VOTE ETHNIQUE DES QUÉBÉCOIS
Le Québec profond accorde sa confiance à un parti que tous les observateurs qualifient de ” one man show ” Pourquoi ?
Pour répondre à cette question, il serait utile, à notre sens, de recycler la fameuse formule de Jacques Parizeau sur le vote ethnique. Mario Dumont, disons-le clairement, a obtenu tout ce succès électoral essentiellement en raison du vote ethnique des Québécois de souche. C’est bel et bien le repli identitaire des citoyens des régions et la capitale nationale qui a fait la différence.
Mario Dumont, l’acteur central du tragi-comique débat sur les accommodements raisonnables a réussi à faire du Québec profond une véritable communauté culturelle qui ne se comporte plus comme une majorité sereine, mais comme une identité menacée par les ambitions multi culturalistes de Montréal.
Le repli identitaire est le corollaire d’une campagne de peur inouïe orchestrée par des médias sensationnalistes et sans vergogne, qui ont présenté l’identité québécoise sous l’apparence d’une femme victime d’un viol collectif. Le mérite de Mario Dumont c’est d’avoir, bien avant les autres chefs, bien compris cette peur atavique.
Soyons clairs, l’idée ici n’est pas de dresser les Néo et les paléo québécois les uns contre les autres, bien au contraire. Nous voulons surtout attirer l’attention sur les dangers du repli identitaire tel que préconisé par l’ADQ et qui favoriserait, à coup sûr, la naissance d’une nouvelle double solitude entre Montréal et le reste du Québec.
Faire de la majorité québécoise, une communauté culturelle parmi tant d’autres, c’est admettre que les valeurs et la culture du Québec n’appartiennent pas à tous les Québécois mais sont surtout l’apanage d’une catégorie de Québécois.
Le Québec est aujourd’hui divisé, fragmenté et obnubilé par l’ivresse que procurent les illusions idéologiques. Ceci n’est ni une projection mentale, ni une analyse fantaisiste c’est la réalité comme la projette froidement la nouvelle carte électorale du Québec.
Nous avons confié à un parti sans expérience, sans cadre financier, sans équipe, sans le moindre projet politique sérieux si on exclut les promesses populistes faites par ce parti, le soin de contrôler l’action gouvernementale. Paradoxal !
Les médias qui se sont transformés, durant la campagne électorale, en un véritable lobby adéquiste, ont trituré jusqu’à l’usure de leurs plumes l’épouvantail des accommodements raisonnables. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, cet épouvantail a complètement disparu de leur radar quand ils ont commencé à nous expliquer les raison de la colère des régions.
Une chose est certaine, le Québec n’à aucun avenir sans un Montréal fort. Les provinces maritimes sont les parents pauvres de la fédération canadienne, parce que lesdites provinces n’ont pas de métropoles susceptibles de séduire les investisseurs ou de générer un mouvement migratoire vers elles. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde organisé autour des grandes métropoles très cosmopolites. Mondialisation (ou globalisation) oblige !
Fragiliser Montréal c’est fragiliser le Québec. Si le Québec n’a aucun avenir sans un Montréal fort, l’ADQ restera un parti d’un genre vernaculaire tant et aussi longtemps qu’il diabolisera Montréal et ses nombreuses communautés culturelles!
Par SALOMONTREAL