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La fierté d’être Algérien


La fierté d’être Algérien

Par Dr. Ahmed Bensaada (*)


Il n’y a rien de plus difficile pour tout Algérien, par les temps qui courent, que d’être fier, tant ce sentiment est bringuebalé par le flot quotidien de mauvaises nouvelles charriées par les médias de tout acabit : nous sommes moins performants que nos voisins alors que nous disposons de plus d’atouts qu’eux, nous fabriquons des harragas alors que notre sous-sol regorge de combustibles fossiles, les rues de nos quartiers sont de réels sentiers de brousse alors que le goudron est un sous-produit du pétrole, l’eau déserte nos robinets alors que la pluie céleste dévaste des territoires entiers, nos anciens immeubles s’écroulent un à un (sur leurs occupants) alors que les tours de bétons phagocytent toutes les terres agricoles qui ceinturent nos villes…

Même ici, à Montréal, nos compatriotes ont du mal à trouver des emplois, le taux de chômage de notre communauté bat des records et bon nombre de nos universitaires occupent des sous-emplois.

Mais, en cette période de réjouissance marquant l’anniversaire du déclanchement de la révolution de Novembre, j’ai décidé de ne parler que de sujets susceptibles de remonter le baromètre de ma fierté d’être Algérien. Même si elles sont rares, ces occasions donnent de la couleur à la grisaille ambiante et estompent cette morosité qui, en plus de nous rendre fatalistes, annihile comme une vulgaire peau de chagrin toute espérance dans un avenir meilleur.

Une nation se reconnaît à ses femmes et ses hommes qui, donnant bénévolement de leur temps, œuvrent pour le bien d’autrui sans rien demander en contrepartie hormis le bonheur de leurs semblables. C’est le cas du CCA (Centre Culturel Algérien) qui, depuis une décennie, continue inlassablement sa mission. Sorties, formations, conférences, repas ramadanesques et j’en passe. Exemplaire dans son engagement communautaire, le CCA est une vraie ruche et ses bénévoles, son essaim de chevilles ouvrières.

De quoi rehausser ma fierté : CCA, chapeau bas!

Une nation se reconnaît à ses femmes et ses hommes qui, donnant le meilleur d’eux-mêmes, cherchent à créer un espace identitaire, rassembleur et pérenne, pour le bien de toute une communauté. C’est le cas des fondateurs du « Petit Maghreb » qui ont pu, grâce à leur engagement, leur ténacité et leur travail acharné, implanter une parcelle d’Orient en Occident. Son Souk, désormais incontournable, est un événement haut en couleur qui draine les foules. Cette année, il a réussi là où les politiciens des pays d’origine ont échoué : rassembler les plus hauts représentants des trois pays du Maghreb sur la même scène! Peut-on rêver à la construction du « grand » Maghreb puisque celle du « Petit »  est chose faite?

De quoi attiser ma fierté : « Petit Maghreb », chapeau bas!

Une nation se reconnaît à ses femmes et ses hommes qui, se tenant dans l’ombre, mettent les autres membres de la communauté dans la lumière. C’est le cas de la Fondation Club Avenir qui prône l’excellence et la persévérance comme démarche assurant un meilleur avenir. Chaque année, à l’aide de la nuée de bénévoles qui gravite autour, elle organise un gala très couru pour honorer les membres de notre communauté qui se sont distingués dans la société d’accueil par des réalisations exceptionnelles. En leur décernant des prix et en les présentant comme modèles, la Fondation encourage l’intégration par l’excellence. Chacun de ses galas réunit des centaines de personnes sur les visages desquels il est aisé de lire la joie, le bonheur et, surtout, la fierté d’être Algérien.

De quoi exalter ma fierté : Fondation Club Avenir, chapeau bas!

La fierté est un sentiment qui peut, s’il n’est pas soigneusement cultivé et entretenu, aisément s’amenuiser et s’estomper. De nombreux autres organismes œuvrent pour le bien de notre communauté et mériteraient aussi de figurer dans cette liste qui est loin d’être exhaustive. Toute notre gratitude à ces personnes que vous connaissez et que vous n’avez jamais osé remercier : par leur dévouement quotidien, ils maintiennent le terreau fertile sur lequel s’épanouit notre fierté.

À vous tous, chapeau bas : Vous êtes notre fierté.


(*) Cet article a été publié pour la première fois sur le sitewww.blednet.com


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